Fils d’un avocat
de BUDAPEST, étudiant ayant fui le communisme en 1956 après les évènements tragiques de cette ville en révolte, engagé en
Algérie française dans la Légion étrangère, devenu pied-noir, ne serait-ce que par son mariage, établi
ensuite à MARSEILLE, resté Hongrois de cœur et de nationalité jusqu’au moment
où, à la veille de l’éclatement du
communisme, il n’avait pas pu revenir dans son pays natal, tout simplement pour y acheter du vin, car il
exploitait ici un excellent restaurant, du coup naturalisé français (c’est bien
la moindre des choses), puis le monde ayant basculé à la chute du mur de
BERLIN, ayant été pressenti comme consul
honoraire de Hongrie, mon ami Zolt me parlait évidemment souvent de son beau
pays. Et du monde central européen et de l’est. Que j’ai connus et appréciés ensuite.
Il savait qu’il me
parlait comme à un cousin d’Arménie, concerné comme lui.
Il en était
resté au traité de TRIANON, celui qui avait injustement dépecé son pays natal. C’est vrai que n’importe quel voyageur en Hongrie d’aujourd’hui
voit souvent sur les murs les cartes de ce pays avant 1919. Nostalgie et
rancœur. Les Hongrois nous en veulent de les avoir ainsi réduits, spécialement
les Français, et ils n’ont pas été pour autant réconciliés par l’élection d’un
président français à origine magyare.
Mon ami me
disait tout le temps que la chute du mur de BERLIN allait recréer la situation d’avant la première
guerre mondiale, qui avait été si mal réglée par le traité de VERSAILLES et les
traités -suivant la formule du
professeur de la PRADELLE- « d’ile de France » (dont celui de TRIANON,
bien sur).
Car les
habitudes, les religions, les mœurs, les
peuples et les langues ne se changent pas, a fortiori définitivement, par un
traité.
Comme il avait
raison mon ami :
La
Tchécoslovaquie a été coupée en deux, on a amputé la Roumanie de deux morceaux,
la Yougoslavie a volé en éclats, par la guerre et quelle guerre, et ce n’est
pas fini, on sait ce qu’il est advenu de l’Union soviétique, avec les
séparations importantes de la Biélorussie et de l’Ukraine, et je ne parle pas du Caucase, les zones
d’influence ont changé, au point qu’on en est revenu quelque part à la
politique de l’Orient-express. Les Allemands ne réclament certes pas encore la restitution de DANTZIG, mais allez y voir,
certains d’entre eux commencent à s’y réinstaller, j’en ai rencontrés, car la
Pologne est si proche. Quant aux Russes, ils n’ont pas encore osé demander un
corridor pour accéder à l’enclave de KALININGRAD (l’ex KOENIGSBERG), au bord de la si belle Lagune de Courlande, tout à coté de la
Lituanie, mais j’imagine qu’ils le regrettent aujourd’hui. Qui sait ce qui suit les regrets.
Alors, les
Russes veulent donc, avec la légitime récupération de la Crimée, rectifier les erreurs ou imperfections d’il y
a cent ans.
N’en déplaise
aux actuels crétins, les va-t-en-guerre qui prétendent menacer
militairement la Russie, ridicules, le
mouvement ne va pas s’arrêter là.
C’est qu’il est
naturel et ne mérite surtout pas la
guerre.
Il y aura alors un
jour la Transnistrie, entre la Moldavie et l’Ukraine, aie, sans accès à la mer,
et puis les « sandjaks » (sic) en Géorgie. Peut être aussi le Haut-Karabagh.
En attendant, l’armée rouge protège les frontières de l’Arménie à la demande de
celle-ci.
Je viens de relire le traité
de BERLIN, de 1878, signé au nom de Dieu
tout puissant, y compris par le président de la République
française. Le commentaire de
présentation donné par l’excellent site de documentation juridique
internationale d’un universitaire
catalan : http://mjp.univ-perp.fr se termine par
la terrible formule suivante : « ce règlement prépare ainsi les
grands conflits du XXème siècle dans la région des Balkans ».
Pourvu qu’il ne faille pas
actualiser un jour en « XXIème siècle ».
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