dimanche 13 avril 2014

ARMENORUM : ET OUI LES CONFLITS BALKANIQUES SONT DE RETOUR


 

Fils d’un avocat de BUDAPEST, étudiant ayant fui le communisme en 1956 après les évènements  tragiques de cette ville en révolte, engagé en Algérie française dans la Légion étrangère, devenu pied-noir,  ne serait-ce que par son mariage, établi ensuite à MARSEILLE, resté Hongrois de cœur et de nationalité jusqu’au moment où,  à la veille de l’éclatement du communisme, il n’avait pas pu revenir dans son pays natal,  tout simplement pour y acheter du vin, car il exploitait ici un excellent restaurant, du coup naturalisé français (c’est bien la moindre des choses), puis le monde ayant basculé à la chute du mur de BERLIN,  ayant été pressenti comme consul honoraire de Hongrie, mon ami Zolt me parlait évidemment souvent de son beau pays. Et du monde central européen et de l’est. Que j’ai connus  et appréciés ensuite.

Il savait qu’il me parlait comme à un cousin d’Arménie, concerné comme lui.

Il en était resté au traité de TRIANON, celui qui avait injustement  dépecé son pays natal. C’est vrai que  n’importe quel voyageur en Hongrie d’aujourd’hui voit souvent sur les murs les cartes de ce pays avant 1919. Nostalgie et rancœur. Les Hongrois nous en veulent de les avoir ainsi réduits, spécialement les Français, et ils n’ont pas été pour autant réconciliés par l’élection d’un président français à origine magyare.

Mon ami me disait tout le temps que la chute du mur de BERLIN  allait recréer la situation d’avant la première guerre mondiale, qui avait été si mal réglée par le traité de VERSAILLES et les traités  -suivant la formule du professeur de la PRADELLE- « d’ile de France » (dont celui de TRIANON, bien sur).

Car les habitudes, les religions,  les mœurs, les peuples et les langues ne se changent pas, a fortiori définitivement, par un traité.

Comme il avait raison mon ami :

La Tchécoslovaquie a été coupée en deux, on a amputé la Roumanie de deux morceaux, la Yougoslavie a volé en éclats, par la guerre et quelle guerre, et ce n’est pas fini, on sait ce qu’il est advenu de l’Union soviétique, avec les séparations importantes de la Biélorussie et de l’Ukraine, et   je ne parle pas du Caucase, les zones d’influence ont changé, au point qu’on en est revenu quelque part à la politique de l’Orient-express. Les Allemands ne réclament certes pas encore  la restitution de DANTZIG, mais allez y voir, certains d’entre eux commencent à s’y réinstaller, j’en ai rencontrés, car la Pologne est si proche. Quant aux Russes, ils n’ont pas encore osé demander un corridor pour accéder à l’enclave de  KALININGRAD (l’ex KOENIGSBERG),  au bord de la si  belle  Lagune de Courlande, tout à coté de la Lituanie, mais j’imagine qu’ils le regrettent aujourd’hui.  Qui sait ce qui suit les regrets.

Alors, les Russes veulent donc,   avec  la légitime récupération de la Crimée,  rectifier les erreurs ou imperfections d’il y a cent ans.

N’en déplaise aux  actuels crétins,  les va-t-en-guerre qui prétendent menacer militairement la Russie, ridicules,  le mouvement ne va pas s’arrêter là.

C’est qu’il est naturel et ne mérite surtout pas  la guerre.

Il y aura alors un jour la Transnistrie, entre la Moldavie et l’Ukraine, aie, sans accès à la mer, et puis les « sandjaks » (sic) en Géorgie. Peut être aussi le Haut-Karabagh. En attendant, l’armée rouge protège les frontières de l’Arménie à la demande de celle-ci.

Je viens de relire le traité de BERLIN, de 1878, signé au nom de Dieu  tout puissant, y compris par le président de la République française.  Le commentaire de présentation donné par l’excellent site de documentation juridique internationale  d’un universitaire catalan : http://mjp.univ-perp.fr  se termine par la terrible formule suivante : « ce règlement prépare ainsi les grands conflits du XXème siècle dans la région des Balkans ».

Pourvu qu’il ne faille pas actualiser un jour  en  « XXIème siècle ».

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