C’est du moins ce qu’on comprend dans un
rapport tout ce qu’il y a de plus officiel de l’Inspection générale de l’administration.
En voici un extrait significatif.
« « L’assistance d’un avocat est totalement légitime dans de nombreuses
situations, en particulier dans les cas de menaces de mort, d’actes de
violence, lorsque le fonctionnaire de police est atteint dans sa chair.
Cette légitimité n’interdit toutefois pas de
rechercher des économies. Ainsi, on a donné instruction afin d’éviter de faire
appel à un avocat parisien pour traiter
d’un dossier en province. Cela a eu un effet positif d’un point de vue
budgétaire.
Dans la plupart des
cas, la nécessaire maîtrise des finances publiques est une préoccupation
totalement absente. Ainsi, les finances publiques, en particulier le budget du
ministère de l’intérieur, ne peuvent constituer la ressource principale, voire
unique pour certains membres du barreau qui se sont spécialisés dans ces seuls
dossiers de défense de policiers outragés ou injuriés.
A Paris, cinq cabinets
d’avocats, choisis au fil du temps, sans aucune mise en concurrence, se
partagent « un marché » d’environ 2,5 M€ annuel, qui leur garantit un revenu
d’environ 40 000€ par mois et par cabinet.
Dans certaines
circonscriptions de police en province, le nombre de dossiers pour outrage est d’autant plus élevé qu’un
avocat en est spécialiste, fait sa propre publicité y compris dans les
commissariats ; ailleurs, l’avocat est lié personnellement à un fonctionnaire
de police et la coïncidence fait que dans le ressort de ce barreau le nombre de
dossiers d’outrages est particulièrement élevé...
Certains avocats acceptent tellement de
dossiers qu’ils ne peuvent être présents à toutes les audiences. Ils demandent
donc un report qui génère une dépense supplémentaire de 100 € HT à la charge de
l’administration.
D’autres font systématiquement appel de la
décision de justice, ce qui leur procure une « double » rémunération.
Ailleurs, l’avocat surchargé, envoie un
collaborateur à l’audience, sans que le tarif soit différent pour
l’administration.
Le choix par les policiers du même avocat
pour une même affaire impliquant plusieurs fonctionnaires permettrait des
économies. Aucune règle n’existe dans ce domaine.
Entretenant
la fiction que « l’agent choisit librement son avocat », l’organisation
actuelle pourrait susciter des soupçons de favoritisme et ne prend nullement en
compte une quelconque exigence de maîtrise de la dépense publique.
Des
instructions précises accompagnées d’un réel suivi auront sans conteste pour
effet de diminuer le coût du recours à avocat pour les outrages et injures. L’administration pourrait aller plus loin
et faire en sorte que la liste des avocats disponibles soit élaborée à partir
d’un appel à projet ; elle rédigerait un cahier des charges en précisant les
tarifs auxquels elle assurerait la protection fonctionnelle. Les avocats se
porteraient candidats pour figurer sur la liste en toute connaissance de cause. » »
Heureusement
que l’immense majorité des confrères dont je suis n’est pas concernée.
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